Thanks for the add
- Si tu regardais un peu moins ses fesses, tu saurais pas qu'elle a grossi.
- Qui ?
- Me prends pas pour une truffe, Charlie. Tu sais très bien de qui je parle, moi aussi j'ai lu ton article.
- Quoi, Sandra, la brune de la compta ? Mais enfin Pam, je te l'ai déjà dit cent fois, c'est comme l'assistante marketing, elles n'existent pas, c'est une pure création de mon génial esprit pour divertir les lecteurs du blog !
- And my bottom, is it chicken ? Bien sûr que oui, elles existent. Ta Sandra, je l'ai trouvée sur Facebook.
Là, j'avoue, j'ai accusé le coup. Je m'attendais à tout sauf à ça. Aaaargh. Facebook m'a tuer.
Ce truc, c'est quand même incroyable. A l'heure où on nous rebat les oreilles sur la nécessité de se protéger de tout, du sida, du soleil, de la grippe, de l'alcool, des poils de la chatte à la voisine, à une époque où on truffe nos bagnoles d'airbags rideaux, nos appartements de détecteurs de fumée, nos parkings de caméras de surveillance, on laisse le commun des mortels se foutre à poil devant des millions d'internautes. Big brother is watching you, sauf que Big Brother pour le coup, c'est toi, plus moi, plus lui, plus elle, plus tous ceux qui se connectent...
Nan. Facebook ne me passera pas sur le corps. D'abord j'y comprends rien. Trop de choses, trop d'infos, trop de noms sur une seule page. Et en plus, c'est des gens, tu sais même pas qui c'est ! Des amis d'amis d'amis, qu'on te propose comme amis. Nan mais oh ? On n'a pas gardé les cochons ensemble ! Ce qui ne les empêche pas de te prendre de haut, les amis d'amis, vu qu'ils te parlent d'eux à la troisième personne.
"Jean-Claude Dugrumeau est content, il vient de gagner 3,50 € au loto".
Comprends pas. Comprendrai jamais. A part te donner des nouvelles des mecs que t'as pas vu depuis 15 ans, précisément parce que tu voulais plus en entendre parler, non, Facebook, je vois pas.
C'est comme Copains d'avant. Au début je trouvais ça drôlement bien, je me suis inscrit parmi les premiers. J'avais bien envie de savoir ce qu'était devenu Sophie, mon amour de ma vie de ma 4ème B de moi au Collège Théophile-Gautier, qui portait toujours des mini-jupes en jean démesurément courtes et qui embrassait super bien.
Mais Sophie ne s'est jamais pointée sur Copains d'avant. Ni Claire, ni Virginie, et pas davantage Laura, pourtant j'aurais tellement voulu savoir si elle avait fini par le faire, son piercing à la langue. (je précise quand même qu'en juin 1991, le piercing à la langue, c'était pas chez tout le monde). (mais je m'égare). (bref).
Aucune de mes amoureuses n'est venue sur Copains d'avant. Mais Kevin, l'ex de ma soeur, oui. Un type très content de lui, macho au dernier degré, qui m'avait toujours considéré comme une sous-merde, persuadé d'avoir tout vu, tout connu, tout vécu, alors que son horizon culturel se limitait à Noisy-le-sec et ses environs. Il m'a contacté en m'annonçant qu'il roulait en Audi A3, qu'on venait de lui faire une proposition dans un gros cabinet de consulting, et que si je pouvais lui filer le nouveau numéro de ma soeur...
J'ai eu la tentation de lui répondre "je roule en 205 junior, je loue un studio miteux dans le 19ème, mais moi au moins je sais que Woody Allen n'est pas un fabricant de cassoulet en boîte". Mais je ne sais pas pourquoi, je me suis retenu.
Et je n'ai plus remis les pieds sur Copains d'avant.
Aujourd'hui, je laisse faire le hasard, le destin, les coïncidences, rayez la mention inutile. Je tombe sur mes vieilles connaissances dans la rue, comme ça, sans m'y attendre. C'est ce qui s'est passé hier soir. Christine, une copine avec qui j'avais pris des cours de théâtre, au lycée. On s'est tombés dans les bras l'un l'autre, stupéfaits et émerveillés de se retrouver là, au siècle d'après, à 300 bornes de la ville qui nous avait vus grandir.
On s'est jurés, bien entendu, qu'on allait se revoir. Elle a pris mon numéro. Et vous savez quoi ? Elle m'a invité à consulter sa page sur Facebook.