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Ce sera sans moi !

Derniers commentaires
16 mars 2010

Vraiment sans moi

aurevoir

Bon, j'imagine que tout le monde a compris.

Dommage que Filip Nikolic ne soit plus de ce monde. J'aurais titré "Partir un jour", inséré la vidéo du clip et balancé sur AB productions. A l'heure du retour de Dorothée, il y aurait eu matière à rigoler un peu.

Mais non, finalement ma sortie se fera sans illustration particulière. Sans dernier coup de canif. Je referme ce blog comme je l'ai ouvert il y a sept mois, de façon décontractée, dépassionnée, convaincu que c'est le bon moment et qu'il n'y a rien d'autre à faire.

Pas de fausses excuses non plus. J'aurais pu vous parler de ma charge de travail, conséquence d'une vague de départs sans précédent à la Krach and Partners, de mes soirées et week-ends bouffés par l'organisation d'une expo de voitures anciennes. C'est vrai que je n'ai même plus le temps d'avoir ma famille et mes amis au téléphone, alors vous pensez, un blog... Mais non. Tout cela vous l'avez déjà entendu.

Je ne vous jouerai pas davantage la partition du grognard lassé de s'énerver, qui veut maintenant profiter des bienfaits de l'existence et se met à ouvrir des yeux ébahis sur une herbe toujours plus verte.

Non. C'est juste que de mon point de vue, on est au bout de l'aventure. J'ai eu ce que je voulais, de vraies émotions, de vrais partages, au-delà même de mes attentes puisque vous êtes venus - et surtout restés - si nombreux. Merci à toutes et à tous, très sincèrement, pour cette très belle surprise. Je vais à présent me contenter de ce rôle confortable de spectateur, de visiteur dilettante sans lien hypertexte, au gré de mes envies, chez ceux d'entre vous qui publieront encore à l'avenir. Et lorsque je commenterai, je signerai juste Charlie.

Mais ici, cette fois c'est sûr, ce sera vraiment sans moi.

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8 mars 2010

PNC aux portes...

747

Jeudi,

Jeudi, 19h25. Aéroport de Pointe-à-Pitre, Guadeloupe. L’embarquement du vol AF 4153 pour Paris Roissy Charles-de-Gaulle vient de se terminer.

Jeudi, 19h30 : « Mesdames messieurs bonjour, c’est votre commandant qui vous parle. Je suis heureux de vous accueillir à bord et encore plus heureux de vous annoncer que nous sommes parfaitement dans les temps pour un départ à l’heure prévue. Le temps est sec, nous avons une excellente visibilité et une absence quasi-totale de vent. Juste un petit souci, nous attendons encore un passager qui ne s’est pas présenté à l’embarquement. Des annonces sont faites dans l’enceinte de l’aéroport, dès que nous serons au complet je lance la procédure de décollage ».

19h45 : « Mesdames et messieurs, c’est encore votre commandant. Pas de chance, le passager que nous attendions n’a pas donné signe de vie mais il avait enregistré un bagage, que nous allons devoir débarquer ».

20h05 : Mesdames, messieurs, votre commandant. Nous avons pu identifier et évacuer le bagage de notre voyageur mystère, mais entre temps une de nos passagères a dû quitter l’avion, ne se sentant pas très bien. Elle a été conduite au centre de soins et je suis en attente d’un accord du médecin qui l’examine pour lui faire réintégrer l’avion… ».

20h25 : Mes amis, le commandant. Bon, eh bien comme on pouvait le craindre, la passagère n’est pas en mesure de continuer avec nous, il va nous falloir rechercher ses bagages et les débarquer à leur tour. Le personnel de bord, faites-lui une ovation, va passer auprès de vous pour vous servir une collation ».

20h50 : Salut tout le monde, c’est Jean-Yves. Oui, mon prénom c’est Jean-Yves. Vous n’allez pas me croire mais apparemment tout est OK, pas de valise indésirable, tout le monde se porte bien, on va pouvoir quitter l’île. Et pour info, je vais mettre la chaudière au maximum pour qu’on rattrape un peu du temps perdu et vous allez pouvoir roupiller tranquilles ».

Vendredi, 8h15 : « Coucou les petits loups, c’est l’heure de se réveiller ! Bon, juste pour vous dire que Tonton Jean-Yves a super bien bossé, que la chaudière a donné tout ce qu’elle a pu et qu’on survole actuellement les falaises d’Etretat. Non non, pas la peine de regarder, il fait encore nuit noire, vous verrez que dalle ».

8h20 : « Les mecs, je suis dégoûté. Non mais vraiment dégoûté, là. J’ai grillé du kéro pendant six heures comme un malade, et ils me mettent cinquième. Cinquième ! Bon, concrètement ça veut dire qu’on va jouer au tourniquet pendant une plombe. Bonne nouvelle pour ceux qui sont sur la gauche de l’appareil, vous allez réviser votre géographie de la région parisienne. Les autres, dans le cul Lulu ! »

9h30 : « Putain j’y crois pas, on est posés ! Mais c’est pas encore la fête du slip, parce qu’on vient de me dire que la passerelle est pas prête ! En même temps, on n’est plus à un quart d’heure près, hein… ».

Et ce n’est qu’à 9h55 que Jean-Yves, notre nouveau pote, nous a annoncé que nous étions désormais solidement arrimés au Terminal D, qu’en principe il ne pourrait plus nous arriver grand-chose, qu’il était content de lui. Et accessoirement qu’il venait de boucler son dernier vol, après 31 ans d’une carrière qu’il avait voulue la plus rigolote possible, parce que merde après tout, ça sert à rien de s’énerver même quand tout va mal. Et que puisqu’on voulait tout savoir, ce soir, il irait sans doute se taper une choucroute.

Du coup, j’ai fait pareil. Et j’ai vidé une bouteille de Gewürtzraminer à sa santé.


4 mars 2010

Du coeur à l'ouvrage

C'est vrai, je n'ai rien fait pour Haïti. Ni pour ces millions de Chiliens sinistrés. Xynthia m'a juste inspiré une grosse farce sur les crottes de chien. Pour autant, la situation n'a pas changé : il y a autour de moi des tas de gens dont la situation personnelle est un peu plus préoccupante que mon petit nombril. Alors aujourd'hui je ne râle pas. Je donne. Aux Restos du Coeur. Et je vous invite à en faire autant.

restos

L'idée est simple : vous publiez sur votre blog un billet présentant l'opération, et les partenaires, Danone et Carrefour, offriront dix repas aux personnes qui ont faim. Si vous voulez rejoindre les blogueurs qui se sont déjà mobilisés, vite, tous à vos claviers ! Les explications détaillées sont ici.

Et n'oubliez pas de communiquer votre participation à cette adresse : hub@lanetscouade.com.

En marge de cette opération sur le net, une grande collecte nationale sera organisée demain et samedi, dans les super et hypermarchés. Une bonne occasion d'ajouter votre participation en allant remplir votre caddie pour le week-end...

1 mars 2010

Le jour d'après

rue_devastee

Ce matin je me suis levé tôt, comme d'habitude. Dehors, l'obscurité le disputait au silence. Le faible éclairage des réverbères ne permettait pas d'évaluer l'ampleur des dégâts de la nuit.

J'ai pris ma douche, passé un pantalon, une chemise, un pull. Je me suis servi un café et un jus d'orange sur le plan de travail. Pas pu les finir, le noeud au ventre, la peur en bandoulière. Qu'allais-je découvrir ?

Lentement, j'ai ouvert la porte. Un spectacle de désolation a jailli devant mes yeux qui, immédiatement, se sont embués de larmes. A quelques mètres de moi, devant la maison voisine, plusieurs monticules jonchaient le sol. De l'autre côté, en direction de la rue perpendiculaire, une symphonie colorée et malodorante avait envahi le trottoir.

J'ai tout de suite pensé que si cette barbarie avait été une oeuvre humaine, il aurait fallu qu'ils soient nombreux pour commettre une telle atrocité. Et j'ai béni le Ciel que personne - du moins en apparence - n'ait trébuché sur ce champ de mines.

J'ai jeté un coup d'oeil derrière moi, soulagé que l'intérieur de ma maison soit épargné par ce genre de catastrophes. Et je suis parti, sachant ma route pavée d'embûches, convaincu qu'il faudrait prendre bien garde aux endroits où se poseraient mes pieds.

Un jour, il faudra vraiment qu'on fasse quelque chose contre ces saloperies de crottes de chiens.

23 février 2010

Mauvais rêve

mauve

Croyez-moi si vous voulez, mais en ce moment j'ai un sommeil plutôt agité. La principale raison étant que je suis toujours cruellement déchiré entre l'envie de poursuivre l'aventure du blog et celle de partir en pleine gloire, avec un nombre de visites quotidiennes en pleine explosion, adulé par des hordes de filles en délire qui hurlent mon prénom en boucle, comme elles le feraient pour réclamer un rappel à la fin d'un concert de Daniel Guichard. Ahem, ahem.

OK, j'arrête avec ça.

Mais 50 % de fréquentation en plus sur la dernière semaine, hein, quand même. Truc de ouf.

Non, mais c'est vrai, je dors mal. Je fais des rêves étranges. Quand mon boss à la Krach and Partners n'est pas tueur à gages avec un contrat sur ma tête, c'est Claude Sarraute qui m'entraîne dans les magasins Jennifer et me somme de lui acheter des petits hauts taille 14 ans. La nuit dernière, c'était le pompon : j'allais visiter le nouvel appartement de ma cousine Carole et découvrais, avec un mélange d'effroi et de douleur, qu'il était entièrement peint en mauve. Avec des meubles mauves, des rideaux mauves, des luminaires mauves éclairant avec des ampoules mauves. Carole m'accueillait vêtue d'une robe mauve surmontée d'un gilet mauve et...

Excusez-moi.

Pamela intervient dans mon dos et me souffle que ce n'était pas un rêve, que tout cela vraiment arrivé. Bon sang mais c'est bien sûr, je me souviens maintenant ! Cela dit, j'avoue que j'ai un peu travesti la réalité. Le gilet de Carole n'était pas mauve, mais violet.

N'empêche, quelle overdose ! Je savais Carole assez fan de ces tons mais j'étais loin d'imaginer à quel point... Il faut croire que jusqu'ici, seul son statut de locataire avait contenu sa frénésie de camaïeu et qu'à présent, elle a balancé la pédale de frein par-dessus bord. Il m'a fallu faire preuve de courage pour ne pas vomir sur le canapé mauve (ou les coussins lavande), étant entendu qu'atteindre les toilettes (aux murs prune et à la cuvette pourpre) n'auraient probablement pas simplifié mon affaire. Non mais comment peut-on être à ce point monochromaniaque ? Si, comme les goûts, les couleurs ne se discutent pas, qu'a-t-on le droit de dire quand il n'y en a qu'une seule ou presque ?

OK, OK, je ne râle pas, mais je n'en pense pas moins.

Je laisse le blanc aux cliniques, le bleu à Luc Besson, le noir au Bérurier, le vert à Saint-Etienne, le rose à la panthère. Et son mauve à Carole.

La prochaine fois, c'est elle qui viendra dîner.

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18 février 2010

Passe à ton voisin

temoin

Ou comment s'y prend Queen Mom pour rendre mon départ aussi faux que le chant d'un choriste de Jugnot au début du film. Pas folle la guêpe (à moins que ce ne soit le contraire), elle me tague pour titiller mon côté cabot. Fourbe mais efficace. Dans le mille Emile, je veux et j'exhibe.

Un trait de mon caractère : cossard. Fainéant, si vous préférez. Allergique au mot effort, pour reprendre une planche de Gaston Lagaffe. Si l'homme n'est pas fait pour travailler (la preuve c'est que ça le fatigue), je me sens très homme sur ce coup-là. Depuis tout petit je m'attache à en faire le moins possible, dans quelque domaine que ce soit. Le combat jadis mené par ma mère pour me faire étudier le piano plus d'une heure par jour mériterait à lui seul un roman en quinze tomes. Si ce blog ne s'éteignait pas, je vous raconterais bien comment un métronome a fini sa tumultueuse carrière par la fenêtre.

Un signe particulier : comme 2 à 3 % de la population - dixit mon ophtalmo - je développe une hypersensibilité lorsqu'un corps étranger s'immisce contre mes globes oculaires. Un simple examen du fond de l'oeil, passage obligé et fréquent pour une myopie telle que la mienne, m'abaisse illico le battement du myocarde au-dessous de la limite, et déclenche dans la foulée un malaise vagal. Mais soyez rassurés mes alligators, je ne me balade jamais sans mon sirop de mélisse et un bout de sucre.

Un mauvais souvenir : le 11ème tour du Grand Prix d'Autriche 1983. Patrick Tambay était parti en pôle position, il caracolait en tête de la course depuis le départ, personne ne l'aurait rattrapé, il aurait gagné, marqué 9 points, pris l'ascendant sur Prost, il aurait été champion du monde cette année-là, le premier titre d'un pilote français. Saloperie de moteur. J'achèterai jamais une Ferrari.

Un souvenir d'enfance : il avait beaucoup plu, les jours précédents. La cour de récré était jonchée de flaques d'eau, dont certaines atteignaient des tailles plus que respectables. Je ne sais plus très bien qui a lancé le défi, à quelques secondes de remonter en classe : "cap ou pas cap de te rouler dedans ?". J'ai gagné l'estime de mes copains, une punition de ma maîtresse de CM2 et l'incrédulité de ma famille. Mais c'était bien, marrant, original. Depuis, je ne manque jamais une occasion de me baigner tout habillé. Si si.

Un de mes défauts : je suis incapable de faire deux choses à la fois. Déjà, parler et mâcher un chewing gum, ça me demande un effort considérable (et comme vous le savez depuis un peu plus haut, je suis allergique à l'effort, ce qui complique encore la tâche). Encore pire : me balader dans la rue avec des écouteurs sur les oreilles. Mais ça, c'est sans doute parce que ça m'énerve de ne pas pouvoir marcher en rythme.

Un film "bonne mine" : prenez Patrice Leconte, Daniel Auteuil et Vanessa Paradis, placez-les dans un shaker, foncez la pellicule jusqu'au noir et blanc et mettez le cap sur la Côte. Vous obtenez "La fille sur le pont", l'un des films les plus réjouissants que j'aie eu l'occasion de voir. Avec de putains de dialogues qui tuent leur race, et notamment le long monologue d'Adèle, en plan séquence, tout au début. Quand je pense qu'ils n'ont fait qu'une seule prise...

Une "meilleure amie" : c'est la quinzième d'une série entamée en 1993 (ah, la première fois, ça fait toujours quelque chose quand on y repense). Elle est un peu plus âgée que moi, aime à se parer de rouge et démarre au quart de tour dès que je la sollicite. Dommage que son garage soit si loin de la maison, sinon j'irais lui faire un bisou tous les soirs avant de monter me coucher. Petite Volvo, je t'aime.

Bon. Vous voilà renseignés, mes p'tits loups. Et comme le show must go on (et que je n'ai toujours pas décidé si j'en ferai partie), place aux prochains tagués, désignés volontaires au hasard dans l'enveloppe de Maître Nadjar. J'ai nommé : Maldoror, Julien, Sifi, Nekkonezumi, Ovary et Super Pionne. A toutes et à tous, Guten Tag !

17 février 2010

Ma déclaration

calimero

- Oui, bon, tu n'as pas posté depuis une semaine, et alors ?
- Et alors je suis en retard. Je déteste ça.
- C'est la première fois que ça arrive, tes lecteurs peuvent bien te le pardonner.
- Peut-être, mais je ne suis pas non plus allé voir les autres blogs. Je déteste ça.
- Ça aussi, rassure-toi, ils comprendront.
- Mais tu ne te rends pas compte, j'ai raté des tas de trucs ! Titcheur a eu 30 ans, et je n'étais même pas là. Je déteste ça.
- Tu lui en voudrais, toi, d'avoir raté ton anniversaire alors qu'elle n'en connaissait pas la date ? Et puis je te rappelle qu'à ce moment précis, on était en train de fêter le nôtre, d'anniversaire.
- Justement, c'était trop bien, trop relaxant, je n'ai même pas pu râler. Je déteste ça.
- Bah moi, tu vois, bizarrement j'aime beaucoup ces moments où tu ne râles pas...
- Arrête, je désespère. Je n'y arrive plus. Depuis deux mois je galère comme un malade à essayer de trouver des sujets. Je déteste ça.
- Mais oui, mais oui. Et là tu vas me dire que ton blog devient une corvée, que tu ne produis plus rien de bon, que ce n'est ni drôle ni inspiré...
- Exactement ! J'écris comme un enfant de sixième. Je déteste ça.
- Donc tu vas arrêter.
- Voilà. Partir avant de faire du médiocre systématique, de la gueulante low cost trempée dans du vitriol en promotion. Je déteste ça.
- Tu ne vas pas faire que des heureux...
- Oui mais au moins j'annonce la couleur, je ne claque pas la porte sans dire au revoir comme le font certains. Combien de blogs ont fermé comme ça, sans prévenir, en laissant leurs lecteurs sans réponses à leurs inquiétudes ? Je déteste ça.
- Chacun a ses raisons. On ne doit rien à des inconnus. Bon, alors tu vas vraiment disparaître, Charlie ?
- Oui. Je n'ai plus assez de temps. La journée, je bosse. Dans le train, je dors. Le soir à la maison, je fais mon geek alors qu'on pourrait tranquillement regarder un DVD. Je déteste ça.
- Il te reste quand même des fenêtres de tir. Tu me dirais ça dans six mois, encore...
- Ah bah voilà, parlons-en ! Tu veux qu'on leur dise ? Je n'ai pas pour habitude d'annoncer les choses en avance. Je déteste ça.
- Moi je trouve que ce serait bien qu'ils le sachent.
- Bon ben comme ça ils le savent.
- Non.
- Quoi ?
- Ils ne le savent pas encore, tu n'as rien dit.
- Bah ils sont pas cons, c'est mes lecteurs, ils ont deviné tout seuls.
- Je serais toi, je les aiderais un peu.
- Ah. OK. Donc voilà. Chers lecteurs, chères lectrices, Pamela et moi, on va avoir un bébé. Ou si vous préférez, notre Ralph va avoir un petit frère ou une petite soeur. Au mois d'août, si tout se passe comme il faut. Et... comment vous dire ? Je ne déteste pas ça.

11 février 2010

Gai savoir

wiki

Ami lecteur, tu le sais, ou alors tu t'en doutes (parce que sinon, je ne serais pas là à te parler), internet et moi on est vachement potes. Tellement potes que j'ai complètement oublié comment je vivais avant qu'il n'envahisse ma vie. Comment je faisais pour réserver un voyage, consulter mon découvert, avoir le nom du vainqueur de l'étape au Paris-Dakar ou choper des photos de filles en t-shirt mouillé. C'est vrai, quand on y pense, ça fait froid dans le dos de se dire que jusqu'en 1996, pour faire un exposé sur Charlemagne par exemple, il fallait se rendre à la maison de la presse ou la bibliothèque municipale la plus proche, à des heures choisies, sans aucune garantie de trouver les textes et les images idéales à photocopier.

Aujourd'hui, grâce au net, n'importe quel petit con de collégien peut torcher son pavé en dix minutes chrono, pour peu qu'il sache se servir d'un moteur de recherche, maîtrise le copier-coller et dispose d'une imprimante couleur à la maison. C'est sûr, je suis né beaucoup trop tôt pour être un bon élève. Et que celui qui n'a jamais sué sur un "Profil d'une oeuvre" me jette la première pierre.

Mais passons. Internet c'est génial, à condition d'avoir la preuve que ce qu'on y lit est bien la vérité. Et là, ça se complique. Car si l'on peut légitimement faire confiance au site qui présente les résultats sportifs du week-end ou à celui qui recense les meilleures recettes de cuisine pour les nuls, que dire des encyclopédies gratuites que chacun peut lire... et modifier à loisir ?

Oui, c'est bien à Wikipedia que je pense. Je sais que le sujet a été maintes et maintes fois abordé, que d'éminents historiens se sont élevés contre ce principe d'encyclopédie collaborative, basé sur le "personne ne sait tout, mais tout le monde sait quelque chose". Mais aux dernières nouvelles, les études auraient démontré qu'on n'y trouve pas davantage d'énormités que dans les collections en 75 tomes qui, jadis, firent les beaux jours des vendeurs en porte à porte.

Que croire ? A titre personnel, je n'ai pas l'intention de me cogner toutes les pages de la version francophone de Wiki pour vérifier l'exactitude des renseignements. J'aurais plutôt tendance à faire confiance a priori, et à laisser aux vrais détenteurs du savoir le loisir de biffer ce qu'ignares de bonne foi et petits plaisantins ont déposé là à mauvais escient.

Mais n'empêche.

Parfois on tombe sur des trucs qui laissent pantois.

Lis plutôt, ami lecteur, ce qu'on découvrait encore il y a peu (avant correction, donc), sur la page consacrée à la charmante petite bourgarde de Tournecoupe, joli port de pêche situé dans le Gers, dans l'arrondissement de Condom. Et plus particulièrement dans la section "Personnalités liées à la commune"...

En 1998, le petit village fortifié a l'honneur d'accueillir M. Pierre Bolzonella (1990-?), alors âgé de 8 ans, qui s'installe avec sa famille à Endaignon, lieu-dit surplombant le célèbre stade de rugby de Tournecoupe (50 places) et qui se trouve être actuellement sa 149ème habitation tertiaire et son plus important dépôt d'ogives nucléaires (20000 têtes). Rappelons que M. Bolzonella est connu et apprécié pour être un peintre de talent et surtout un auteur littéraire d'exception : il a décroché en 2007 mille cinquante-huit prix littéraires avec son œuvre éponyme, parmi lesquels les prix Goncourt de la Biographie, de la Nouvelle, de la Poésie, et du Premier Roman, ainsi que tous les Elephants d'Or, tous les Gourmand Awards, le prix Renaudot, le Grand Prix de l'Humour Noir, cinq des huit Grands Prix de l'Imaginaire, le Grand Prix Catholique de Littérature, le Grand Prix d'Histoire Chateaubriand, le Grand Prix Jules Verne, le Prix Albert Uderzo (Sanglier d'Or), etc. En fait, seuls une cinquantaine de prix littéraires sur les 1200 existant n'ont pas été attribués à ce chef-d'oeuvre baroque de 150.000 pages mêlant recettes de cuisine, auto-biographie, polar, roman noir, livret de coloriages, essai philosophique, traité politique, et BD, le tout en plus de 67 langues différentes.

Pierre Bolzonella est également parmi les sportifs les plus accomplis de tous les temps, avec un titre de Super Champion WBA toutes catégories en boxe, décroché en 2006 (où il remporte tous ses combats par KO dès le premier coup porté), plusieurs tournois de golf gagnés haut-la-main comme l'Open de France 2007, achevé par lui avec 150 coups en dessous du par, en sus de la consécration ultime en tennis, avec la position de n°1 au classement ATP qu'il occupe depuis qu'il s'est imposé à Wimbledon en 2006, ne concédant lors de ce mythique tournoi qu'un seul et unique point en finale face à Roger Federer. Il est également considéré comme le meilleur joueur de tous les temps en baseball, football américain (à lui tout seul, il inflige une cuisante défaite en 2003 aux "New England Patriots", alors Champion Super Bowl), tennis de table, hockey, cricket, curling, beach soccer, water polo et rugby, sans compter qu'il détient actuellement de nombreux records du monde en athlétisme, notamment sur 100m (7.58s), 200m (14.02s), saut à la perche (7.01m), saut en longueur (10.96m) et lancer de marteau (112m). Il s'impose également dans toutes les compétitions majeures de body building depuis 2004 (Mister Universe, champion WABBA en Tall), avec un poids sec de 213Kg pour 1m83, un tour de bras de 1.06m, et un tour de poitrine excédant deux mètres. Malgré une vie très orientée vers la littérature et le sport de haut niveau, il trouve le temps d'obtenir le baccalauréat avec 20 de moyenne en 2007, puis obtient dans les 6 mois suivants des doctorats en médecine et physique appliquée, en plus d'un professorat en mathématiques et astronomie.

Anecdotes : - P. Bolzonella aurait battu le célèbre joueur d'échecs russe Gasparov en moins de dix coups, les yeux bandés, enfermé dans un coffre fort immergé par 5 km de fond, et donnant ses instructions en hurlant suffisamment fort pour que son adversaire puisse l'entendre depuis la côte. - M. Bolzonella serait capable d'effectuer deux marathons consécutifs sans boire et sans respirer. - Il paraîtrait que M. Bolzonella soit légèrement supérieur à Chuck Norris dans tous les domaines, cependant la question reste très controversée et sujet à polémiques.

Il est inutile, du moins c'est ce que je pense, de chercher plus loin le pourquoi du comment de ce canular. Je préfère retenir une chose, c'est que le net, au-delà de toutes les vertus citées plus haut, a également le pouvoir de nous faire sacrément rigoler.

Et ça, c'est plutôt une bonne nouvelle.

7 février 2010

Peut-être... ou pas

bebe

Ils sont revenus. Après plusieurs années d'absence. Franchement, je pensais qu'ils avaient eu un flash, une révélation, qu'ils ravalaient leur honte au fond d'une cave en se tapant la tête contre la table. Mais non. Ils sont là, à nouveau. Rien n'a changé, ni le discours, ni le ton. Toujours le même bon gros message, bien installé, droit dans ses bottes, déversé sur tous les écrans de France et de Navarre aux heures de grande écoute. Comment un truc pareil a-t-il été rendu possible ? Comment une aussi grosse arnaque a-t-elle pu sortir d'un cerveau humain ?

"Gallia. Après le vôtre, probablement l'un des meilleurs laits".

Je me demande vraiment combien ils l'ont payé, le créatif, pour avoir pondu une phrase aussi pourrie. Ou alors, comme c'est souvent le cas dans ce milieu, c'est l'annonceur lui-même qui s'est tiré une balle dans le pied en exigeant cette signature, l'agence se contentant de la mettre en images...

Bon, c''est sûr que j'y connais rien à la réclame, c'est bien simple, dès qu'il y en a une, je zappe. Jamais je n'ai acheté un produit parce qu'un spot télé m'avait convaincu de ses mérites (au contraire même, j'ai savamment boycotté pendant plusieurs années toutes les marques qui m'empêchaient de suivre un Grand Prix de F1 du départ à l'arrivée). Mais je reconnais que parfois, y a des trucs, t'applaudis. Parce que l'idée, la réalisation, le jeu des acteurs te font rire ou te prennent aux tripes.

Mais là... Non, sincèrement, définitivement, j'y arrive pas.

Attends, je découpe.

"Après le vôtre" : ah ben oui, forcément, dire qu'un lait infantile en poudre est meilleur pour bébé que celui de sa maman, ce serait du suicide publicitaire, surtout dans un contexte de retour à la nature et aux valeurs fusionnelles comme celui qui nous environne. On prend ses précautions. Logique.

"Probablement" : pas de fausse ou de sur-promesse. Notre lait il est bon, ça c'est sûr, mais en même temps on n'a pas essayé les autres, hein, on sait jamais, peut-être qu'au Guatemala ou dans le sud de la Birmanie orientale, y a des marques qui font mieux que nous mais bon, on n'en sait rien, on peut pas être partout non plus donc dans le doute, on préfère s'abstenir.

"L'un des meilleurs laits" : bah c'est pareil, là on peut pas dire. Des fois qu'il y ait des bébés qui refusent le bib parce que pas envie, trop ceci ou pas assez cela, c'est difficile un nourrisson, faut pas croire, ils peuvent pas tous aimer la même chose et ça se pourrait bien qu'on tombe sur un chiard qui s'en sort mieux avec un concurrent. Donc au cas où, on va la jouer humble et transparent.

Voilà voilà.

Donc en fait, on a quoi ? Un composant synthétique dont le fabricant en personne nous dit ce qu'on savait déjà - c'est à dire qu'il ne vaut pas un lait maternel - mais surtout qu'il n'est lui-même pas franchement certain que son produit ne fasse pas partie des plus dégueu du marché !

Et ils voudraient qu'on l'achète pour QUELLE RAISON, exactement ?

3 février 2010

Chambre avec vue

mire

Ils sont quand même sympa, chez Krach and Partners. Plusieurs fois par an, ils envoient un type faire le Canada Dry à l'autre bout du pays. Oui, le Canada Dry. Il a la couleur d'un cadre sup, le costume d'un cadre sup, il conférence devant 200 personnes comme un cadre sup... sauf qu'en fait c'est juste un obscur grouillot de base de fond d'organigramme payé au lance-pierres, mais qu'il n'y avait que lui de libre à ce moment-là et que de toute façon c'est comme ça, ferme ta gueule.

Cette semaine, c'est sur moi que c'est tombé. On m'a collé dans les mains un Powerpoint sur un sujet que je ne connais pas, on m'a dit "tu tiens deux heures et tu passes tel message", le but étant que quatre groupes de rétifs adhèrent à 100 % à la stratégie exposée. Une paille, quoi. J'ai fait comme d'habitude, j'ai souri, dit merci et réservé mon billet de train.

Bon, je vous rassure, tout va bien. Trois réunions sont maintenant derrière moi, j'ai fait mon petit effet, personne dans l'assistance n'a remarqué que j'avais un commencement de dégât des eaux sous les aisselles et aucune question inattendue ne m'a déstabilisé. Mais je peux vous dire que je suis complètement rincé.

Et que c'est complètement de ma faute.

Je suis décidément trop con. Je le sais pourtant, depuis des années, que les voyages forment la jeunesse mais déforment les pantalons décuplent la fatigue. J'étais au courant qu'un préavis de grève SNCF promettait de rendre mon périple plus éreintant encore (rien que dans la journée d'aujourd'hui, 2 TGV et autant de métros avec moult enchaînements d'escaliers, qu'on maudit d'autant plus lorsqu'on est encombré d'une valise à roulettes elle-même surmontée d'un PC portable et qu'on est obligé de tout se trimballer à bout de bras). Je ne peux pas non plus faire celui qui ignore qu'une gastro, même finissante, ça vous décalque en grand.

Sombre crétin, va. Alors que ton seul remède était de grappiller de précieuses heures de sommeil, qu'est-ce qui t'a pris de veiller jusqu'à 2h30 du mat, deux nuits de suite, devant la télé dans ta chambre d'hôtel  ?

Bah elle était là.

La télé.

Alors que d'habitude, pas. Ah non, surtout pas. Surtout pas dans la chambre, déjà que dans le salon, on s'était posé la question "on la garde ou bien ?". Oh que non. Surtout pas de ce "tue l'amour" qui supprime tout échange, toute conversation, fait de nous compulsifs de la zapette et nous transforme en larves vautrées devant n'importe quelle sous-merde racoleuse, et tu chantes chantes chantes ce refrain qui te plaît, ce rythme qui t'entraîne jusqu'au bout de la nuit réveille en toi le tourbillon d'un vent de folie...

Pouf pouf.

Bon, c'est vrai qu'il était bien José Garcia, invité chez Taddei, l'autre soir. Que revoir "Le bal des actrices" sur Canal, ça valait le coup. Et que si mon Jiminy Cricket intérieur ne m'avait pas commandé d'être enfin raisonnable, je me serais sans doute goinfré la redif de Capital ou le prometteur Judith Godrèche qui démarrait... Mais quand même, c'est du pousse-au-crime, ces hôtels, non ? Comme si ça ne suffisait pas qu'ils t'équipent la moindre chambrette d'un lit à la largeur improbable et d'une couette aussi douce que soyeuse, maintenant ils te sortent l'écran plat 16/9 riveté au mur, le son dolby surround machinchose, dans un alignement parfait, avec 60 chaînes à disposition...

Ah il est loin, le temps où tu te déboitais une épaule pour lorgner une image neigeuse de Télématin sur un vieux 36 cm collé au plafond comme à l'hôpital ! Maintenant, sur fond de guerre commerciale entre Ibis et Kyriad, n'importe quel deux étoiles t'offre du home cinéma dans du coton hydrophile. Alors que demain, y a école. Non, pire, y a interro.

Allez, passons, fin de l'épisode. Ce soir c'est retour à la normale, Morphée récupère ses droits et la télécommande reste muette, à l'étage au-dessous. Toutes mes excuses pour cette interruption prolongée des programmes...

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