Le jour d'après
Ce matin je me suis levé tôt, comme d'habitude. Dehors, l'obscurité le disputait au silence. Le faible éclairage des réverbères ne permettait pas d'évaluer l'ampleur des dégâts de la nuit.
J'ai pris ma douche, passé un pantalon, une chemise, un pull. Je me suis servi un café et un jus d'orange sur le plan de travail. Pas pu les finir, le noeud au ventre, la peur en bandoulière. Qu'allais-je découvrir ?
Lentement, j'ai ouvert la porte. Un spectacle de désolation a jailli devant mes yeux qui, immédiatement, se sont embués de larmes. A quelques mètres de moi, devant la maison voisine, plusieurs monticules jonchaient le sol. De l'autre côté, en direction de la rue perpendiculaire, une symphonie colorée et malodorante avait envahi le trottoir.
J'ai tout de suite pensé que si cette barbarie avait été une oeuvre humaine, il aurait fallu qu'ils soient nombreux pour commettre une telle atrocité. Et j'ai béni le Ciel que personne - du moins en apparence - n'ait trébuché sur ce champ de mines.
J'ai jeté un coup d'oeil derrière moi, soulagé que l'intérieur de ma maison soit épargné par ce genre de catastrophes. Et je suis parti, sachant ma route pavée d'embûches, convaincu qu'il faudrait prendre bien garde aux endroits où se poseraient mes pieds.
Un jour, il faudra vraiment qu'on fasse quelque chose contre ces saloperies de crottes de chiens.