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Ce sera sans moi !
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12 novembre 2009

Prenez le temps d'aller vite, épisode 3

train_bond_

En ce moment, le truc qui marche bien sur la blogosphère, ce sont les sagas. On vous raconte une histoire, ou plutôt une partie d'histoire, et on vous donne rendez-vous plus tard pour découvrir la suite. Excellent pour appâter, puis fidéliser le chaland. Et donc faire exploser ses stats de visite.

Intéressé, par définition, à faire progresser le nombre de mes lecteurs et leur envie de participer aux débats, je vais donc derechef jouer les opportunistes et m'engouffrer dans la brèche. Ma saga à moi sera - vous l'avez compris dans le titre - consacrée à la SNCF. Exercice un peu facile je l'avoue, car nombreuses sont les bonnes raisons de pester contre ces retards, ces incidents techniques, ce personnel avenant et à la compétence avérée qui font les beaux jours de la Grande Maison... Mais en même temps, je n'y peux rien si les anecdotes foisonnent pour l'utilisateur du TGV que je suis. On ne peut pas aligner quotidiennement 500 km sur les rails sans passer par des moments forts.

Oui, vous avez bien lu, 500 km par jour. Vous avez le droit de me traiter de fou. En même temps, vous commencez à comprendre où je trouve le temps de rédiger mes billets.

Mais trèfle de plaisanterie, comme on dit dans les prairies vertes de ma campagne, j'ai eu l'occasion ce matin-même de renforcer ma conviction selon laquelle les têtes pensantes de la SNCF n'ont rien à envier, en termes de bêtise, aux voyageurs qui empruntent ses lignes.

Il se trouve en effet qu'aujourd'hui, mon train habituel était réduit à une rame (au lieu de deux en temps normal), les cadres de la SNCF étant partis du principe que la majorité des gens feraient, comme eux, le pont, et donc ne se précipiteraient pas sur les réservations. Ce postulat a évidemment montré ses limites car dès le début de la semaine dernière, il n'y avait déjà plus de places assises disponibles en seconde classe sur ce TGV.

Dans ces cas-là, tu as deux solutions. Soit tu paies l'équivalent d'une demi-journée de salaire pour avoir droit à un billet en première, soit tu fais une résa dans le train précédent qui, par chance, lui, n'est pas complet à 10 jours du départ (c'est bête, hein, mais à la SNCF, t'as beau être abonné, il te faut quand même une résa pour chacun de tes trajets, et elle te coûte 1,50 € à chaque fois). Donc tu fais ta résa pour un train dans lequel tu ne mettras jamais les pieds, privant au passage d'une place assise quelqu'un qui a vraiment l'intention de le prendre, et toi, tu te pointes dans ton train habituel en sachant très bien que tu devras rester debout.

Bref. Faut croire que ce matin, on a été plusieurs a faire ce calcul. Pas loin d'une centaine, si j'en veux pour preuve le nombre de bipèdes que j'ai pu croiser dans les couloirs, sur les plateformes, dans la voiture-bar et même dans l'espace nurserie. A peine moins clairsemé qu'un jour de grève, quoi.

Mais tout cela aurait été supportable si, comme tous les jours à 15 minutes du terminus parisien, une tripotée de voyageurs n'avaient abandonné leur place, mis leurs manteaux, attrapé leurs porte-documents pour se diriger comme un seul homme vers la voiture de tête. Oui ami lecteur, car l'usager lambda du TGV, pour gagner du temps à la descente, il préfère aller s'agglutiner contre une porte coulissante et être ballotté dans tous les sens pendant un quart d'heure. Et le pire c'est qu'il ne gagne pas une cacahuète, nada, peau de zob, parce qu'évacuer un cheptel comme celui-là, ça demande largement plus de temps que de quitter une voiture (devenue presque vide) où tu as attendu tranquillement d'être à quai pour bouger un sourcil.

Alors imagine un jour comme aujourd'hui, avec un train blindé de monde. Dans le genre "j'aggrave mon cas", je voudrais un wagon entier.

En remontant le quai, d'un pas alerte et décidé, et en apercevant l'amas de crétins coincés en file indienne à l'intérieur, je me suis fait la réflexion que le Français moyen est vraiment con comme un verre à dents.

On a le service public qu'on mérite.

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Commentaires
C
Je me souviens de cette émission, Norzem, animée par Stéphane Bern et l'excellent Frédérick Gersal. Merci de nous l'avoir remise en mémoire !<br /> <br /> Chinito : bien moins d'effort que de plaisir dans l'emploi de ce joli mot... Merci infiniment pour ton absence de faucuterie que j'apprécie à sa juste valeur ;-)
C
Sans faucuterie, j'apprécie ton effort d'utiliser le mot derechef.
N
ça me fait penser à une émission qui passait l'été de je ne sais plus quelle année : il y avait des questions débiles telles que "pourquoi les gens se ruent devant la porte de sortie du tgv 1/4 d'heure avant l'arrivée"? ou encore "pourquoi les gens qui doivent prendre le train s'agglutinent devant les portes et empêchent les voyageurs précédents d'en sortir?"<br /> <br /> à méditer!
C
Quand on aime on ne compte pas, Ophise ! Et félicitations pour ton blog que je découvre et où j'apprends que, de l'autre côté du miroir, on peut prendre les choses avec philosophie au lieu de râler comme moi ;-)
O
500 km tous les jours ??? Voila du client où je ne m'y connais pas :)<br /> <br /> (chapeau bas)
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