Que de la gueule
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Je ne sais pas si c’est pareil chez vous, et surtout s’il y a une raison à ça. L’été qui joue les prolongations, peut-être. Ou la psychose de la grippe A. Ou la fin du monde annoncée pour 2012. A croire que tout le monde, tel Jean-Claude Dusse dans son refuge, veut profiter une dernière fois de ses sens. Bon sang, qu’est-ce que ça peut parler cul en ce moment !
Oui, je sais, c’est dans la nature humaine – et principalement lorsqu’elle a du poil au menton – de faire naviguer ses préoccupations en-dessous de la ceinture. Mais là, sincèrement, j’ai l’impression que la pandémie a gagné plus vite que d’hab. Et surtout qu’elle a tout emporté avec elle. C’est bien simple, ça n’arrête pas. Partout. Et tout le temps. On ne parle que de cul. Dans les dîners, à la machine à café, par mail (très efficace, le mail, discrétion assurée, tout le monde croit que tu bosses alors que tu déblatères sur le décolleté de l’assistante marketing)…
Et pas question de garder ça secret. Aujourd’hui, la chasse à la belette fonctionne par listes de distribution. Suffit que la DRH balance la liste des nouveaux embauchés (avec photo, je précise) pour que sur-le-champ, moult échanges et force commentaires abreuvent les Outlook.
"La petite brune de l’informatique, d’après vous, targetable ?"
"Les mecs, avion de chasse à 10 heures, je postule tout de suite à la DirCom."
"Le dernier sur l’hôtesse d’accueil est un looser !"
Vous voyez le tableau. Les hormones de ces messieurs sont en ébullition.
Seulement voilà, avoir des cibles en acquisition c’est bien, les accrocher c’est mieux. Or quand il s’agit de joindre le geste à la parole, bien souvent, y a plus grand monde dans les starting blocks. Remarquez, c’est peut-être pas un mal. Parce que parfois, les cadors qui se complaisent dans la surpromesse avec leur vanité boursouflée de beaufitude crasse, les Jean-Claude Convenant de la chignole persuadés d'être des Dieux vivants à l'horizontale, on aimerait bien les renvoyer dans leurs 22. Même quand il est trop tard pour faire marche arrière. Pas vrai les filles ?
Voici donc, même si ce n’est pas l’objet de ce blog, dans la rubrique « Les bons conseils de Charlie pour les lendemains qui déchantent », le Top 10 des phrases vengeresses que vous pouvez vous offrir quand vous comprenez qu’il y a eu tromperie sur la marchandise. Ne me remerciez pas, ça me fait plaisir.
1. Ah ouais d’accord, je comprends pourquoi tes collègues t’appellent Flash !
2. Euh, c’est bon là, ça je le fais mieux moi-même.
3. Tu penses que je devrais repeindre mon plafond ?
4. Non, Bertrand, tu vas aller remettre ce légume où tu l’as pris, dans le frigo.
5. Il va falloir que je boive quelque chose de fort, là.
6. T’as jamais pensé à la liposuccion ?
7. Finalement, on va quand même éteindre la lumière.
8. Non, ça veut pas dire qu’on sort ensemble.
9. J'étais tellement défoncée hier soir, j'aurais pu baiser avec une loutre.
10. Je t’assure, rentre chez toi maintenant, t’as une réunion importante demain.
Et vous, on vous en a déjà sorti de similaires ?